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VIRICEL Séverin

Neutralité fiscale et déplacement du patrimoine des "entreprises" soumises à l'imp?t sur les sociétés.

Publié le 13 septembre 2011 Mis à jour le 14 septembre 2011

Thèse en droit - Finances publiques et Fiscalité soutenue le 23 juin 2011

Dans l’évolution d’une entreprise, la nécessité d’opérer des ? déplacements de son patrimoine ? est directement liée à sa vie voir même à sa survie. Cette réalité complexe des déplacements du patrimoine procède de ce que l’on désigne communément par le terme ? restructuration ?. Ces opérations comportent des enjeux économiques, sociaux, financiers, juridiques, patrimoniaux et fiscaux pour les entrepreneurs et dirigeants. L’influence de la fiscalité en ces domaines est une réalité, souvent per?ue comme une pression, traduite en contrainte par les dirigeants toujours à la recherche de solutions optimales. La recherche de la neutralité fiscale de l’opération est alors un aspect privilégié dans le processus de prise de décision.
Au-delà de cette constatation, le concept de neutralité fiscale trouve une définition large, évolutive et diversement traduite compte tenu des vertus véhiculées par ses principes économiques.
Cette neutralité peut être qualifiée de principe lors de déplacements du patrimoine sans contrepartie financière que sont les opérations de fusions et assimilées. En effet, à l’ère des politiques interventionnistes, la frontière entre public et privé s’estompe du fait de l’incitation et de l’orientation fiscale de l’économie. Ce faisant, l’Etat vise ainsi à atteindre un de ses intérêts supérieurs : le développement et la sauvegarde des entreprises nationales. La neutralité fiscale qui s’applique aux fusions et opérations assimilées témoigne de l’existence de règles fiscales dérogatoires spécialement édictées pour atteindre lesdits objectifs. Alors que, s’agissant des déplacements sans contrepartie financières, les choses sont établies depuis un certain temps, en matière de déplacements avec contrepartie financière (ventes de titres et de fonds de commerce), une neutralité dérogatoire ? d’exemption ? est apparue récemment et favorise ce type de mutation. Ces derniers développements sont apparus pour les mêmes raisons que précédemment mais également pour répondre à la concurrence fiscale internationale.
Ainsi, contrairement à sa définition classique qui l’associe aux politiques libérales, la neutralité fiscale peut-être recréée par l’interventionnisme fiscal dans certaines opérations. Les opérations de restructurations nécessitant le déplacement du patrimoine des entreprises soumises à l’imp?t sur les sociétés, sont la traduction de ce constat, particulièrement lorsqu’il est question de regroupement et de concentration.

As part of a company’s development, the need for ? transfers of assets and liabilities ? is directly related to corporate life and even corporate survival. The complex reality of transferring assets and liabilities follows on from what is commonly called ? restructuring ?. These operations have economic, company relations, financial, legal and tax implications for entrepreneurs and company managers. The impact of taxation in these areas is a reality that is often perceived as a burden translating as a constraint for company managers ever seeking solutions that are optimal. The search for tax neutrality of the operation is therefore an aspect given priority in the decision-making process.
Over and beyond this consideration, the notion of tax neutrality finds a broad, evolving definition reflected in various forms having regard to the benefits conveyed by its underlying economic principles.
This neutrality can be qualified as acquired in principle at the time of asset and liability transfers conducted without any financial consideration i.e. mergers and related operations. In this era of interventionist policies, the boundary between public and private becomes blurred subsequent to tax incentives and the fiscal stance taken by the economy. By so doing, the State aspires to achieving one of its overriding interests: the development and safeguarding of national companies. The tax neutrality which applies to mergers and related operations is evidence of the existence of exceptional tax rules specially laid down to reach these objectives. Whereas provisions for transfer operations conducted without any financial consideration have been in place for some time, for operations which do entail a financial consideration (sales of securities and goodwill) dispensational ? exemption ? neutrality is newly introduced and favours this type of transfer. These recent developments have been prompted by the same reasons as previously, but they are also a response to international tax competition.
Therefore, contrary to its conventional definition in which it was associated with liberal policies, tax neutrality can be reproduced by tax interventionism for some operations. Restructuring operations which require the transfer of assets and liabilities of companies liable for corporate tax are the reflection of this observation, in particular when the issue is one of regrouping and concentration.

Mots clés : Concentration, concurrence fiscale, incitation, intérêt supérieur, interventionnisme, neutralité fiscale, opérations de fusions et assimilées, règles fiscales dérogatoires, ventes de titres et de fonds de commerce.

Key words : Concentration, tax competition, incentives, overriding interest, interventionism, tax neutrality, merger and related operations, dispensational tax rules, sales of securities and goodwill.

Directeur de thèse : Jean-Luc ALBERT

Membres du jury :
Pierre BELTRAME, Professeur émérite, Université Paul Cézanne Aix-Marseille III
Thierry LAMBERT, Professeur, Université Paul Cézanne Aix-Marseille III
Jean-Luc ALBERT, Professeur, Doyen honoraire, Université Jean Moulin Lyon 3
Olivier NEGRIN, Professeur, Doyen honoraire, Université Lumière Lyon 2

Président du jury : Olivier NEGRIN

Mention : Très honorable

Equipe d'accueil : CERFF